Vooban : une croissance ambitieuse dans un marché en pleine expansion

Alors que le marché de l'intelligence artificielle connaît une croissance fulgurante à l'échelle mondiale, de nombreuses entreprises canadiennes accusent un retard important dans l’utilisation de ces technologies. Vooban, spécialisée dans le développement de solutions sur mesure en IA, s’est donné pour mission de les aider à accélérer le pas. Avec le soutien stratégique de la CDPQ, elle se positionne pour devenir un acteur majeur dans ce secteur en pleine effervescence.

Le potentiel du marché de l'IA est considérable, mais son adoption reste inégale à travers le monde. « Au Canada, les entreprises sont très prudentes à l’idée d’intégrer l'IA dans leurs opérations, déplore Hugues Foltz, associé et vice-président exécutif au sein de l’entreprise basée à Québec. Nous sommes à la traîne par rapport à l’Europe, où certains pays embrassent pleinement cette technologie. Les entreprises américaines augmentent aussi la cadence dans ce domaine. »

Vooban, qui compte maintenant 200 employé.e.s à la suite d’une récente acquisition, poursuit son objectif d'étendre sa présence au Canada et aux États‑Unis. Dans les prochains mois, elle envisage notamment d'ouvrir un bureau en Ontario, où l'entreprise compte déjà des clients. « L'Ontario est notre cible prioritaire, c’est celle qu'on attaque aujourd'hui à plein régime », déclare Hugues Foltz.

Pour atteindre ses objectifs, Vooban a adopté une stratégie d'expansion à deux volets : d'une part, une croissance organique qui repose sur le développement continu de son expertise en IA et, d'autre part, des acquisitions ciblées d’entreprises offrant des services similaires ou complémentaires, afin de renforcer sa position sur le marché.

Vooban et la CDPQ : un match parfait

Dans cette quête de croissance, Vooban a choisi la CDPQ comme partenaire clé. « La CDPQ et nous, c'est un match parfait, affirme Hugues Foltz. Nous partageons la même ambition de croissance et le même engagement envers la transformation des entreprises grâce à l'IA afin de stimuler la productivité et la maturité technologique des entreprises québécoises et canadiennes. »

Les bénéfices potentiels de l’IA sont significatifs, d’où l’urgence de passer à l’action, rappelle‑t‑il. « On peut atteindre des gains de productivité de l’ordre de 30 % à 40 % dans certains cas », précise‑t‑il.

Hugues Foltz insiste sur l'importance d'un accompagnement personnalisé pour bien démarrer un parcours en IA. « Il ne faut pas faire de l’IA juste pour faire de l’IA. C’est important de déterminer quels sont les premiers projets pertinents qui auront l'impact souhaité pour l’entreprise ».

Vooban propose un processus structuré qui permet d’identifier rapidement les projets les plus prometteurs pour une organisation. Cette approche personnalisée s'explique par la nature même de l'IA, selon le dirigeant. « Les projets en intelligence artificielle doivent être conçus sur mesure, car ils reposent sur les données propres à l'entreprise, son modèle d'affaires et ses activités. C’est la condition essentielle pour garantir des performances optimales de l’IA. »

Pour répondre à ces besoins spécifiques, Vooban a constitué une équipe d’une trentaine d'expert.e.s en IA qui, aux côtés des développeur.euse.s et des spécialistes en analyse de données, travaillent à la conception et à l’implantation de solutions chez ses clients. L'entreprise fait par ailleurs mentir le vieil adage : « Cordonnier mal chaussé… » puisqu’elle a intégré l’IA à ses pratiques internes, notamment pour accélérer certaines tâches de programmation et créer différents types de contenu marketing.

Des stratégies de commercialisation adaptées

Pour s’implanter avec succès sur des nouveaux marchés, Vooban adapte ses stratégies de commercialisation. Depuis deux ans, l’entreprise participe à divers événements afin de comprendre les besoins spécifiques des clients hors Québec. Elle s’est rendu compte de la nécessité de modifier son approche. « En Ontario et aux États-Unis, la pénurie de main-d’œuvre est moins importante qu'ici. Dans nos messages, nous mettons davantage l’accent sur la productivité, qui est un enjeu pour toutes les entreprises nord‑américaines », explique Annie O’Farrell.

L’entreprise multiplie également les interventions en tant que conférencière dans divers événements et se positionne comme experte en IA grâce à une stratégie de contenu étoffée, incluant webinaires et articles de blogue. Bien que certains marchés soient perçus comme plus avancés, il y a encore beaucoup d’éducation à faire sur l’IA, souligne Mme O’Farrell.

La durabilité, une valeur partagée avec la CDPQ

L’entreprise met également l'accent sur le développement durable, cherchant à démontrer comment l’IA peut contribuer positivement à l’environnement. « Cette année, c'est vraiment un de nos objectifs de se positionner en termes de joueurs clés pour savoir comment utiliser l'IA afin d’améliorer sa performance en la matière. L’intelligence artificielle peut vraiment aider une entreprise, peu importe son domaine, à réduire son impact environnemental. Récemment, un de nos clients, une usine de transformation de pommes de terre a réussi à diminuer le gaspillage alimentaire grâce à un projet d’automatisation », illustre Annie O’Farrell.

Une vision claire

Vooban étant fondamentalement une entreprise de service, elle investit dans le développement de produits en IA comme deuxième axe de croissance. « Mais les grands investissements à venir vont potentiellement consister à acquérir des entreprises de même taille, voire beaucoup plus grosses que nous », affirme Hugues Foltz.

Appuyés par la CDPQ, lui et son associé, Kevin Moore, voient grand pour Vooban. « Notre objectif, c’est clairement de poursuivre notre croissance. À moyen et long terme, nos visées vont certainement au-delà de l'Amérique du Nord. Mais à court terme, ce que nous souhaitons, c'est atteindre 500 employés. C’est un chiffre symbolique pour nous. C'est là-dessus que nous allons travailler avec l’aide de la CDPQ », conclut Hugues Foltz.