Indice entrepreneurial québécois 2011 : La culture entrepreneuriale au Québec
La Fondation de l’entrepreneurship (www.entrepreneurship.qc.ca) et la Caisse de dépôt et placement du Québec annoncent aujourd’hui les résultats de l’Indice entrepreneurial québécois (IEQ) 2011. Culture entrepreneuriale du Québec : nos entrepreneurs prennent-ils racine? est le plus grand sondage sur les entrepreneurs québécois et est réalisé pour une troisième année consécutive par la Fondation de l’entrepreneurship avec la collaboration de Léger Marketing.
Une analyse poussée du « terreau » entrepreneurial du Québec
La Fondation a procédé pour l’année 2011 à une analyse poussée du milieu dans lequel nos entrepreneurs sont actuellement « enracinés ». Prise au sens large, la culture entrepreneuriale du Québec est un terreau dont les éléments ont une influence directe sur notre performance entrepreneuriale. L’IEQ 2011 présente des constats-chocs à cet égard.
« Pourquoi lancer ce que nous pourrions considérer un ‘SOS’ à la culture entrepreneuriale? Surtout pas pour dénigrer ou décourager nos entrepreneurs québécois, » a déclaré Alain Aubut, P.D.G. de la Fondation de l’entrepreneurship. « En fait, malgré le terreau dans lequel ils sont actuellement enracinés, ils sont doublement méritants d’avoir su prendre racine et croître. Notre sondage 2011 se veut plutôt un outil de travail collectif où tous les acteurs impliqués au Québec, publics et privés, ont un rôle à jouer pour enrichir cette terre dans laquelle nos entrepreneurs poussent. Nous avons pu dégager des éléments clairs sur lesquels nous pouvons avoir un impact; maintenant à nous de jouer. »
Mythe déboulonné : le français comme langue maternelle n’est pas un frein à l’entrepreneuriat québécois
Un premier survol permettrait d’affirmer que le français est bien un frein puisque le Québec dénombre plus du double d’entrepreneurs parmi les anglophones (17,1 %) que parmi les francophones (7,9 %). Or à l’extérieur du Québec, les francophones sont pratiquement tout autant entrepreneurs (14,9 %) que les anglophones (17,0 %). Il existe donc environ deux fois plus d’entrepreneurs francophones dans le reste du Canada qu’au Québec.
De surcroit, parmi les individus nés au Québec et vivant actuellement au Québec, on cumule 8,9 % de propriétaires d’entreprise. Parmi ceux demeurant actuellement dans le reste du Canada, on compte 16,9 % d’entrepreneurs. En somme, les Québécois d’origine sont deux fois plus nombreux à posséder une entreprise après avoir quitté le Québec, peu importe leur langue.
Exode de la relève
Autre phénomène constaté dans le sondage : l’exode d’individus particulièrement souhaités pour la relève entrepreneuriale au Québec. En effet, chez les 35 ans et plus d'origine québécoise (peu importe la langue), 10 % sont devenus entrepreneurs au Québec, comparativement à 21,6 % devenus entrepreneurs après avoir quitté la province pour s'établir ailleurs au Canada.
Certains pourraient affirmer que les Québécois d’origine deviennent plus entreprenants en quittant le Québec, car un individu qui déménage dispose, à la base, de certaines caractéristiques entrepreneuriales. Toutefois, le sondage révèle que les personnes nées dans le reste du Canada et demeurant maintenant au Québec ne sont, pour leur part, pas plus entrepreneures (8,6 %) que celles qui vivent toujours dans le reste du Canada (16,7 %). Répondre à la question « pourquoi ces individus, maintenant entrepreneurs, ont-ils quitté le Québec? » est de première importance, puisqu’elle nous permettra de savoir si on peut aujourd’hui éviter cet exode du potentiel entrepreneurial québécois.
Ce qui retient notre potentiel entrepreneurial au sol : une équation se forme
Au Québec, le peu de reconnaissance de l’ambition comme qualité entrepreneuriale (Québec : 19,2 % VS RDC : 30,2 %), le succès financier perçu négativement (Québec : 40,2 % VS RDC : 28,0 %) et l’aversion au risque (Québec : 31,3 % VS RDC : 45,0 %) dressent un bon portrait de l’équation culturelle expliquant ce qui retient notre potentiel entrepreneurial au sol et l’empêche de prendre son envol.
Notons toutefois comme élément positif que l’entrepreneuriat est reconnu comme un choix de carrière désirable au Québec par 62,6 % de la population, comparativement à 46,6 % de la population du reste du Canada. Ce constat, jumelé à une plus grande valorisation du succès en affaires, à une tolérance du milieu face à l’échec, ainsi qu’à un sentiment plus accru de compétence pour se lancer en affaires, pourrait fortement contribuer au dynamisme entrepreneurial québécois.
Des freins autres que culturels
La complexité administrative, légale et fiscale influant sur l’entrepreneuriat québécois et son système de soutien freine 26,6 % des démarcheurs québécois, ce qui constitue un obstacle pour à peine 16,9 % des démarcheurs du reste du Canada. Les obstacles financiers, actuels mais aussi envisagés, demeurent évidemment le principal frein à la création d’entreprise, à la fois au Québec (respectivement 55,9 % et 36,4 %) et dans le reste du Canada (respectivement 65,5 % et 38,0 %).
La synthèse du processus entrepreneurial au Québec et dans le reste du Canada (2010-2011)
QC | RDC | |||
---|---|---|---|---|
2010 | 2011 | 2010 | 2011 | |
Intention | 7,8 % | 7,0 % | 14,1 % | 11,1 % |
Démarche | 4,6 % | 5,5 % | 6,5 % | 8,4 % |
Propriétaire | 9,4 % | 9,5 % | 17,3 % | 16,3 % |
Fermeture | 5,9 % | 7,2 % | 7,5 % | 7,6% |
Le comparatif des grands indicateurs entrepreneuriaux entre 2010 et 2011 révèle peu de changements vraiment significatifs. L’impact de la crise économique, vécue plus tardivement au Québec, est visible notamment de par les fermetures d’entreprise qui ont augmenté depuis l’an dernier (alors qu’elle se faisait déjà sentir en 2010 dans le reste du Canada). Notons toutefois un élément positif : les démarches entrepreneuriales au Québec ont légèrement augmenté, passant de 4,6 % en 2010 à 5,5 % en 2011, tout comme dans le reste du Canada (6,5 % en 2010 comparativement à 8,4 % en 2011).
En conclusion
« À l’image d’un entrepreneur qui sait transformer les obstacles en opportunités, le Québec vit actuellement un contexte favorable au passage à l’action, » a déclaré Alain Aubut. « L’une des manifestations concrètes réside d’ailleurs dans le lancement prochain d’une stratégie québécoise de l’entrepreneuriat. Plus que jamais, nous avons le pouvoir d’atténuer nos lacunes, voire de les transformer en leviers par l’apport davantage concerté et mobilisé de tous et chacun, œuvrant dans le public et le privé. Plus que jamais, nous avons une lecture précise de notre culture entrepreneuriale et de ce que nous pouvons réellement transformer, afin que puisse vraiment s’exprimer le plein potentiel entrepreneurial du Québec d’aujourd’hui et de demain. »
Consultez le rapport (PDF)
Pour télécharger gratuitement le rapport : www.entrepreneurship.qc.ca/indice2011
Méthodologie du sondage
Présenté par la Caisse de dépôt et placement du Québec, l’Indice entrepreneurial québécois 2011 a été réalisé par la Fondation de l’entrepreneurship en collaboration avec Léger Marketing. Le rapport a été réalisé au moyen d’un sondage Internet auprès d’un échantillon de Canadiens et Canadiennes âgés de 18 ans ou plus et pouvant s’exprimer en français ou en anglais. Les répondants sont issus du panel d’internautes de Léger Marketing qui couvre l’ensemble du Canada et inclut les travailleurs autonomes. La collecte des données s’est déroulée du 19 janvier au 16 février 2011.
Pour les quatre principaux indicateurs à l’étude, exprimés en pourcentage de la population, Léger Marketing a sondé 16 292 répondants (la marge d’erreur maximale aurait été de ±0,77 %, 19 fois sur 20 pour un échantillon probabiliste de la même taille). C’est ainsi qu’il a pu obtenir 2 961 questionnaires complétés couvrant l’ensemble du processus entrepreneurial. Pour un échantillon probabiliste de la même taille, la marge d’erreur maximale aurait été de ±1,80 %, 19 fois sur 20.
À propos de la Fondation de l’entrepreneurship
La Fondation de l’entrepreneurship existe depuis 30 ans et est un acteur de premier plan d’un mouvement de transformation du développement économique et social au Québec, utilisant l’entrepreneuriat comme moyen privilégié. La Fondation offre des produits et services incontournables pour les entrepreneurs tels que le Réseau M – mentorat pour entrepreneurs, le modèle de Communautés entrepreneuriales et la plus vaste collection de livres de langue française dédiée au démarrage à la gestion et à la croissance des entreprises. La Fondation détient aussi un Centre de vigie et de recherche sur la culture entrepreneuriale, produisant recherches, analyses et bulletins d’information sur l’entrepreneuriat. La Fondation est fière de compter Cascades comme grand partenaire. www.entrepreneurship.qc.ca
À PROPOS DE LA CAISSE DE DÉPÔT ET PLACEMENT DU QUÉBEC
La Caisse de dépôt et placement du Québec est une institution financière qui gère des fonds provenant principalement de régimes de retraite et d'assurance publics et privés. Son actif net s'élève à 151,7 G$ au 31 décembre 2010. Un des plus importants gestionnaires de fonds institutionnels au Canada, la Caisse investit dans les grands marchés financiers et sous forme de placements privés et d'investissements immobiliers. Pour plus de renseignements : www.lacaisse.com.