Commentaires de la CDPQ sur le rapport du Centre sur la productivité et la prospérité
À la suite de la publication du rapport « Productivité du secteur public québécois : La Caisse de dépôt et placement du Québec » du Centre sur la productivité et la prospérité (« le Centre »), la CDPQ tient à en commenter certains aspects et à rectifier plusieurs affirmations faites par ses auteurs.
D’emblée, il est important de souligner que le Centre reconnait à travers son document que la CDPQ a, au fil des années, bien géré son double mandat. Ce souci constant de générer des rendements optimaux dans le respect des politiques de placement des déposants tout en contribuant au développement économique du Québec constitue le moteur de l’ensemble des équipes de la CDPQ.
Aussi, le rapport souligne le fait important que trois grands régimes de retraite dont bénéficient les Québécois sont en excellente santé financière. Il y est d’ailleurs clairement reconnu que « le rendement généré par la Caisse permettra aux déposants d’honorer leurs engagements présents et futurs. » C’est essentiellement aussi le cas de l’ensemble des déposants de la CDPQ.
Toutefois, plusieurs autres affirmations erronées contenues dans le rapport nécessitent d’être révisées ou corrigées. Nous en présentons ici quelques-unes. À cet égard, une demande de rencontre par les auteurs durant la préparation du rapport aurait permis de clarifier ces éléments avant sa publication et d’éviter plusieurs erreurs de faits.
- Utiliser un indice de référence rigoureux - Le rapport critique la pertinence de l’indice de référence utilisé par la CDPQ afin d’évaluer sa performance. La CDPQ est toutefois le seul des huit grands fonds au Canada à adhérer aux normes GIPS, la norme la plus élevée en termes de transparence et de divulgation des rendements dans l’industrie. Rappelons que pour répondre à ces normes, un audit externe, incluant la révision de l’indice de référence de la CDPQ, doit être assuré. Chaque année, le rapport GIPS est publié dans le rapport annuel de la CPDQ.
- Considérer 48 mandats différents - Dans le même esprit, les conclusions auxquelles arrive le Centre concernant la valeur ajoutée générée par les activités d’investissement de la CDPQ méritent d’être recadrées. Avant tout, il est important de rappeler que les auteurs eux-mêmes conviennent que la CDPQ génère un rendement global qui reflète son mandat, soit celui de gérer les fonds de 48 déposants différents. Pour bien répondre à leurs besoins, les stratégies d’investissement sont adaptées à la tolérance au risque et la politique de placement spécifiques de chacun. Cette responsabilité est à ce point importante qu’on la retrouve enchâssée dans la loi constituante de la CDPQ.
- Analyser des fonds comparables - Si l’on examine des éléments réellement comparables, le fonds du Régime de base du Régime de rentes du Québec, un des plus grands déposants de la CDPQ, constitue un comparable plus juste pour un fonds comme celui du Régime de pension du Canada (RPC). Dans ce cas, l’indice utilisé par la CDPQ fixe un niveau de performance plus élevé que ceux de la presque totalité de ses pairs.
Indice 2009 – 2022 | |
---|---|
RPC | 9,7 % |
RRQ | 8,5 % |
PSP | 8,3 % |
OTPP | 8,2 % |
OMERS | 7,7 % |
CDPQ | 7,6 % |
HOOP | 7,2 % |
AIMCo | 7,0 % |
- Refléter le bon niveau de risque - Dans son document, le Centre simplifie à outrance l’évaluation de la performance en proposant d’utiliser un indice de comparaison de base 85 % actions – 15 % obligations, qu’utilise le fonds du RPC et qui est loin de représenter un indice représentatif pour les pairs canadiens. Pourtant, la grande majorité de nos déposants maintient un niveau de risque largement inférieur à celui d’un tel portefeuille pour répondre à leurs besoins à long terme.
L’utilisation d’un indice à 60 % actions – 40 % obligations reflète de façon beaucoup plus appropriée le niveau de risque visé dans la gestion du portefeuille. En considérant cette composition, la valeur ajoutée générée par la CDPQ est constante depuis 2009, et en hausse depuis 2020, totalisant plus de 44 G$ au bénéfice des déposants. La comparaison faite par le Centre n’est donc pas appropriée. - Évaluer correctement l’impact des portefeuilles - Le Centre affirme dans son rapport que la valeur de ses investissements en placements privés est approximative et reste à démontrer. Qui plus est, les auteurs ajoutent que ce portefeuille est essentiellement ce qui a permis à la CDPQ de se démarquer. Rien n’est plus faux.
D’une part, la performance du portefeuille de placements privés et de ses actifs est régulièrement évaluée selon les ventes de sociétés en portefeuille, des transactions récentes dans les mêmes secteurs, ou des sociétés comparables dans les marchés publics. La rigueur des données de rendement de ce portefeuille est démontrée par le suivi des normes les plus strictes et est validée par des vérificateurs externes et des évaluateurs indépendants à toutes les étapes du processus.
D’autre part, bien que la valeur générée par les placements privés constitue un gain majeur pour nos déposants, celle-ci représente environ 50 % de la valeur ajoutée générée par l’ensemble du portefeuille de la CDPQ. Cette proportion reflète le risque plus élevé associé à ce portefeuille pour lequel on doit donc s’attendre à des rendements conséquents. L’ensemble de la valeur complémentaire a été générée par les autres portefeuilles sous gestion. La réalité se situe donc loin de ce que peut laisser entendre le rapport publié. - Bien évaluer les coûts d’exploitation - Les affirmations des auteurs quant à l’augmentation des charges d’exploitations, soit les « frais versés pour la gestion et l’administration des portefeuilles et des investissements gérés à l’interne » entre 2014 et 2021, semblent basées sur une mauvaise compréhension du secteur des placements financiers. L’utilisation de la simple augmentation des charges en dollars est un raccourci erroné qui ne tient pas en compte de l’augmentation de l’actif sous gestion ni de la croissance de portefeuilles profitables, moins liquides et plus complexes à maintenir.
C’est pour cette raison que toutes les institutions calculent le poids de leurs coûts en fonction de la valeur de leur actif net moyen. Le ratio moyen des coûts de la CDPQ au cours des trois dernières années, de 2020 à 2022, a été d’environ 35 % plus faible que la moyenne de ses pairs canadiens sur la même période.
À PROPOS DE LA CDPQ
La CDPQ investit de façon constructive pour générer des rendements durables à long terme. Comme groupe mondial d’investissement qui gère des fonds provenant de régimes de retraite et d’assurances publics, nous appuyons nos partenaires pour bâtir des entreprises qui stimulent la performance et le progrès. Nous sommes actifs dans les grands marchés financiers, en placements privés, en infrastructures, en immobilier et en crédit privé. Au 31 décembre 2022, l’actif net de la CDPQ s’élevait à 402 G$ CA. Pour en savoir plus sur la CDPQ, visitez le site cdpq.com, suivez-nous sur Twitter ou consultez nos pages Facebook ou LinkedIn.
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